Le Congres d’Ollantaytambo de 1980.-
Ce Congrès a réuni des délégués indiens qui avaient une expérience politique. Témoins de l’échec de toutes les solutions proposes, appliquées et imposées sur leurs territoires par des idéologues et politiciens « criollos » de leurs États dominants, ils étaient conscients que ceux-ci avaient décimé leurs peoples, accru leur pauvreté et les avaient aliénés en leur faisant perdre le contrôle de leur avenir.
Ils ont donc dénoncé la servitude idéologique dont étaient victimes les indiens, celle-là même encouragée par les partis politiques et par les différentes églises qui cherchaient à s'imposer auprès des militants indiens dans le but de maintenir leur peuple en léthargie pour mieux le manipuler. Ils ont dénoncé le fait que durant la lutte des indiens pour leur libre détermination l'État dominant avait utilisé non seulement ses forces armées pour les faire taire, mais avait également reçu la collaboration des États voisins, de certaines institutions internationales de type politique ou financier et d’églises à caractère œcuménique pour mettre en place une répression qui existe encore de nos jours.
C'est pourquoi, lors du congrès, ils ont approuvé diverses résolutions en vue de reconstruire leurs peuples et nations indiennes asservis durant des centaines d'années. Ils ont adopté la résolution visant à renfoncer leur résistance à l’intérieur de leurs territoires et à imposer leur représentativité à l'extérieur, dans le but de rester en contact direct avec les autres peuples opprimés à travers le monde et d'obtenir un soutien extérieur. Ils ont compris qu’il était nécessaire d’avoir une voix et une représentation indienne auprès des Nations Unies et auprès des différents organismes internationaux. Le CEA-CISA a fait de cette mission son activité principale.
Ce Congrès correspond au début de la prise de conscience, au niveau international, des mouvements indiens et autochtones dans le monde. En effet jusqu'à la fin des années 70 chaque mouvement indien luttait isolément contre l’État colonialiste qui s'était imposé sur son territoire, alors que celui-ci s’entendait au niveau international, avec les autres pays pour les dominer un à un.
Les congrès indiens antérieurs ont donc été considérés à leur juste valeur pour avoir ouvert le chemin à la concertation :